Dans un contexte de crise liée à la pandémie de la COVID-19, les pouvoirs publics ont mis en place des dispositifs exceptionnels d’appui et de soutien aux entreprises, et les ont fait évoluer depuis mars 2020. C’est ainsi que le décret n°2021-1488 du 16 novembre 2021 a institué une aide relative aux loyers ou redevances et charges de certains commerces de détails et services interdits d’accueil du public afin de lutter contre la propagation de l’épidémie. De nouvelles modifications ont eu lieu notamment avec le décret n°2021-1581 du 7 décembre 2021 qui précise que les aides « rebond » ne sont pas cumulables avec l’aide « loyers ».
Que prévoit le dispositif ?
Bien que le décret n°2021-1488 soit difficile à appréhender eu égard la complexité de sa structure, celui-ci énumère de façon intelligible les diverses conditions à remplir pour bénéficier de l’aide qu’il prévoit.
Dès lors, il s’applique aux PRENEURS personnes physiques et personnes morales de droit privé résidentes fiscales exerçant une activité économique qui doivent :
S’agissant du montant de l’aide aux loyers, celui-ci est égal, pour chaque mois calendaire considéré, à la somme des loyers ou redevances et charges de l’activité éligible de l’entreprise, calculés pour chaque établissement au prorata des journées d’interdiction d’accueil du public intervenues pour cet établissement pendant ce mois, et de laquelle sont déduits :
A noter qu’en cas d’exploitation d’un fonds de commerce dans le cadre d’un contrat de location-gérance régulièrement publié dans un support habilité à recevoir les annonces légales, les redevances acquittées par le locataire peuvent être assimilées à des loyers et charges lorsque la personne qui loue le fonds de commerce est titulaire d’un contrat de bail ou d’une convention d’occupation pour l’exercice de l’activité du fonds de commerce.
En outre, le décret prévoit un plafonnement de l’aide fondé sur la différence entre les excédents bruts d’exploitation constatés en 2019 et 2021 mais seulement pour les entreprises ayant un excédent brut d’exploitation négatif sur le dernier exercice clos avant le 1er janvier 2020, ou qui ont un chiffre d’affaires de vente à distance sur la période éligible représentant plus de 20 % du CA de la même période en 2019, ou qui peuvent prétendre à plus de 4 millions d’euros au titre de l’aide aux loyers.
Enfin, la demande d’aide pour les mois de février, mars, avril ou mai 2021 doit être déposée en une seule fois sur impôts.gouv.fr entre le 29 novembre 2021 et le 28 février 2022. Elle doit être accompagnée de certains justificatifs, notamment la preuve de la facturation de loyers, redevances et charges et d’une attestation d’un expert-comptable dont le contenu est fixé dans le décret.
Compatibilité du dispositif au regard du Traité de fonctionnement sur l’Union Européenne TFUE ?
Au terme d’un examen de compatibilité avec le marché intérieur prévu par l’article 107 du TFUE, la Commission Européenne a pu vérifier que la mesure :
En revanche, il est regrettable qu’aucune disposition du texte ne prévoit à la charge du preneur une obligation d’informer le bailleur de l’aide dont il bénéficie… Cela peut générer des difficultés dans les relations contractuelles entre le bailleur et le preneur, notamment en cas de retard dans les versements d’aides. Une correction du texte s’impose alors sans délai.