En attendant le plan massif d’investissement et de revalorisation de l’hôpital annoncé par le Président de la République, deux décrets qui viennent accroitre les dérogations au cycle du travail, y compris en dehors de tout état d’urgence sanitaire, viennent d’être publiés et sont
passés quasiment inaperçus : le décret n° 2020-297 du 24 mars 2020 relatif aux heures supplémentaires et à leur dépassement […] et le décret n° 2020-298 du 24 mars 2020 modifiant le décret n° 2002-598 du 25 avril 2002 relatif aux indemnités horaires pour
travaux supplémentaires.
Alors que les dispositions antérieures permettaient aux établissements de santé, en cas de crise sanitaire, à titre exceptionnel et pour une durée limitée, sur décision du ministre de la santé, à dépasser les bornes horaires fixées par le cycle de travail pour les personnels
nécessaires à la prise en charge des patients, désormais, cette possibilité est ouverte sur décision du Préfet ou du Directeur Général de l’Agence Régionale de Santé, « au regard des impératifs de continuité du service public ou de la situation sanitaire », toujours pour une durée limitée et pour les personnels nécessaires à la prise en charge des usagers. La limite du nombre d’heures supplémentaires est portée à 240 heures par an et par agent, contre 180 heures auparavant (220 heures pour les infirmiers spécialisés, cadres de santé
infirmiers, sages-femmes, sages-femmes cadres de santé, personnels d'encadrement technique et ouvrier, manipulateurs d'électroradiologie médicale), et 20 heures par mois maximum, contre 15 à 18 heures antérieurement.
Par ailleurs, le décret n° 2020-287 du 20 mars 2020 relatif au bénéfice de plein droit des congés accumulés sur le compte épargne-temps par les agents publics permet désormais à tout agent qui en fait la demande, de bénéficier de plein droit, à l'issue d'un congé de maternité, d'adoption ou de paternité et d'accueil de l'enfant, d'un congé de proche aidant ou d'un congé de solidarité familiale, des droits à congés accumulés sur son compte épargne-temps.
Léa Durand-Stéphan, juriste.